La relation entre l’hépatite B et l’alcool est complexe et multifactorielle. L’hépatite B est une infection virale du foie qui peut provoquer une inflammation, une fibrose et une cirrhose hépatique. L’alcool est un facteur de risque de lésion hépatique, qui peut aggraver l’évolution de l’hépatite B et augmenter le risque de complications comme le cancer du foie.

L’effet de l’alcool sur le foie

L’alcool est une substance qui peut avoir des effets néfastes sur le foie. Le foie chargé de filtrer et de dégrader les substances toxiques dans le sang. Lorsque la quantité d’alcool consommée dépasse la capacité du foie à l’éliminer, il s’accumule dans les cellules hépatiques et provoque des dommages irréversibles. Voici quelques effets de l’alcool sur le foie :

  • L’alcool peut entraîner une stéatose hépatique, c’est une accumulation de graisses dans les cellules du foie. La stéatose hépatique peut être réversible si l’on arrête de boire. Elle peut aussi évoluer vers une inflammation ou une fibrose du foie
  • L’alcool peut provoquer une hépatite alcoolique, une inflammation aiguë ou chronique du foie causée par l’alcool. Ces symptômes comme la jaunisse, la fièvre, les nausées, les vomissements, la douleur abdominale ou la confusion mentale. L’hépatite alcoolique est fatale si elle n’est pas traitée à temps.
  • L’alcool peut causer une cirrhose du foie. C’est une destruction progressive et irréversible du tissu hépatique normal, remplacé par du tissu cicatriciel. Elle entraîne une insuffisance hépatique, qui se traduit par une incapacité du foie à assurer ses fonctions vitales. La cirrhose du foie augmente le risque de cancer du foie.

L’alcool est un facteur de risque majeur de maladie hépatique chronique et de mortalité. Il est recommandé de limiter sa consommation d’alcool à des doses modérées. Deux verres par jour pour les femmes et 3 verres par jour pour les hommes suffisent.

Pourquoi je dois arrêter l’alcool lorsque j’ai l’hépatite B ?

Voici quelques points importants à retenir sur cette relation :

•  L’alcool peut interférer avec la réponse immunitaire contre le virus de l’hépatite B (VHB), favorisant ainsi la persistance de l’infection et la réplication virale. L’alcool peut également augmenter l’expression des récepteurs du VHB à la surface des cellules hépatiques, facilitant ainsi l’entrée du virus dans le foie.

•  L’alcool peut induire un stress oxydatif, une production de radicaux libres (atomes ou molécules instables cherchant à se lier à d’autres atomes et provoquant des réactions en chaîne) et une inflammation dans le foie, qui peuvent endommager les cellules hépatiques et activer les voies de la fibrose. L’alcool peut également altérer le métabolisme du fer, du cuivre et du zinc dans le foie, ce qui peut contribuer à la toxicité hépatique Alcoolique

•  L’alcool peut augmenter le risque de carcinogenèse hépatique, c’est-à-dire la transformation des cellules hépatiques en cellules cancéreuses. L’alcool peut provoquer des mutations génétiques, des aberrations chromosomiques, une instabilité génomique et une perturbation de l’apoptose (mort cellulaire programmée) dans les cellules hépatiques. L’alcool peut également favoriser la prolifération, l’angiogenèse (formation de nouveaux vaisseaux sanguins) et l’invasion des cellules cancéreuses.

•  L’alcool peut interagir avec le traitement de l’hépatite B, en réduisant son efficacité ou en augmentant ses effets secondaires. L’alcool peut diminuer l’adhérence au traitement antiviral, en affectant la motivation, la mémoire ou le jugement des patients.

Puis-je boire de l’alcool en petite quantité malgré mon hépatite b?

Non, L’alcool est un facteur de risque majeur de lésion hépatique. Il aggrave l’évolution de l’hépatite B et augmenter le risque de complications comme la cirrhose ou le cancer du foie. La consommation d’alcool est associée à une augmentation du taux de mortalité, indépendamment du stade de la maladie. L’étude suggère qu’il n’existe pas de seuil de consommation d’alcool sans danger pour les patients atteints d’hépatite B. L’abstinence totale est la meilleure option pour préserver la santé du foie.

Que faire si j’ai des difficultés à cesser l’alcool ?

Si vous avez des difficultés à arrêter ou à réduire votre consommation d’alcool, consulter un médecin ou un spécialiste. Il existe des traitements médicamenteux, des thérapies comportementales et des groupes de soutien qui peuvent vous aider à surmonter votre dépendance à l’alcool. Vous pouvez également bénéficier d’un suivi médical régulier et d’un traitement antiviral pour contrôler votre infection par le virus de l’hépatite B et prévenir les dommages au foie.

Bon à savoir

La consommation d’alcool est une pratique dangereuse qui peut avoir des conséquences graves sur la santé du foie. L’alcool peut aggraver l’inflammation, la fibrose et la cirrhose du foie causées par le virus de l’hépatite B. L’alcool peut également augmenter le risque de cancer du foie, réduire l’efficacité du traitement antiviral et augmenter le taux de mortalité. Il n’existe pas de seuil de consommation d’alcool sans danger pour les personnes atteintes d’hépatite B chronique. La meilleure option est donc l’abstinence totale.